L’addiction des enfants aux iPhone, comparable à « la malbouffe »
LE
MONDE | 09.01.2018
La démarche est inédite. Samedi 6 janvier, deux actionnaires d’Apple ont adressé un courrier à la direction du groupe pour lui demander de lutter contre l’addiction des plus jeunes à l’iPhone. Selon eux, le problème n’est pas seulement un enjeu de santé publique, qui alarme un nombre croissant de professionnels ; il représente également une menace pour la réputation de la société et, donc, pour le cours de son action en Bourse.
« Il
n’existe aucune raison de ne pas agir de manière
proactive », assurent, dans cette missive, CalSTRS, le fonds de
pension des enseignants californiens, et Jana Partners, un redoutable
fonds activiste. Chez Apple, leur influence reste très faible,
puisqu’ils ne possèdent que 0,2 % du capital.
Selon
les estimations du cabinet eMarketer, près de la moitié des enfants
de moins de 11 ans possèdent un smartphone aux Etats-Unis.
Cette proportion grimpe à 90 % chez les 12-17 ans. D’après
l’organisation Common Sense Media, 78 % des adolescents
états-uniens utilisent leur téléphone au moins une fois par heure.
Et 50 % d’entre eux reconnaissent une dépendance.
« Les
comportements et les états émotionnels des adolescents ont
brutalement changé à partir de 2012 », explique la
psychologue Jean Twenge dans son livre iGen (Atria Books,
2017, non traduit). Préférant leur smartphone, ils voient moins
souvent leurs amis, ont moins de relations amoureuses et ne passent
plus leur permis de conduire dès que possible. « Plus
un adolescent passe de temps devant un écran, et plus il est
probable qu’il devienne malheureux ou contracte des symptômes de
dépression », ajoute Mme Twenge.
«
Cela serait défier le bon sens que d’affirmer que le fabricant
d’un produit si puissant n’a pas de rôle à jouer pour aider les
parents », écrivent CalSTRS et Jana. Pour les deux investisseurs, «
on ne peut pas demander aux parents de gagner seuls cette bataille ».
Ils préconisent ainsi la mise en place d’options plus poussées de
contrôle parental permettant, par exemple, « de limiter le temps
d’utilisation, d’interdire l’usage à certaines heures et de
réduire le nombre d’applications sociales disponibles ». A long
terme, ces mesures « créeraient de la valeur pour les actionnaires
», avancent-ils.
Apple
n’est pas la seule société concernée par ce problème. Facebook,
Snapchat, Google ou Netflix contribuent grandement à
l’addiction des enfants et des adolescents. Pour le moment,
ces entreprises n’ont pas été interpellées par
leurs actionnaires. L’initiative de CalSTRS et Jana pourrait
cependant faire des émules. Pour Scott Galloway,
professeur de l’université de New York, qui réclame davantage de
régulation et des messages d’avertissement, il faut aller beaucoup
plus loin: « Les
fabricants d’appareils et les plates-formes sociales
devraient être traités
comme la malbouffe. »
En
réponse à la polémique née de la missive de ses actionnaires,
Apple a assuré, lundi 8 janvier, avoir « toujours
fait attention aux enfants ». L’entreprise précise que,
depuis 2008, les logiciels installés sur ses iPhone permettent aux
parents de contrôler à quels jeux, films,
applications et autres contenus leurs enfants peuvent avoir
accès. « Nous réfléchissons vraiment à la manière
dont nos produits sont utilisés et de l’incidence qu’ils ont sur
les utilisateurs et leur entourage », souligne le groupe dans
un communiqué.« Nous prenons cette responsabilité très au
sérieux et nous sommes déterminés à répondre, voire
à dépasser les attentes de nos clients, surtout quand il
s’agit de protéger les enfants. »
Source: Le Monde
Comme promis en classe, je vous envoie ce lien vers l'article sur l'utilisation des smartphones en classe selon les différents pays que nous avons brièvement découvert en fin de séance. Bonne lecture!
Comme promis en classe, je vous envoie ce lien vers l'article sur l'utilisation des smartphones en classe selon les différents pays que nous avons brièvement découvert en fin de séance. Bonne lecture!
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