Voici l'article sur la PMA (Procréation Médicalement Assistée) étudié en classe.
La
Cour de cassation valide les adoptions d’enfants nés de PMA à
l’étranger
Le Monde.fr avec AFP | 23.09.2014
Saisie par les tribunaux
de grande instance d'Avignon et Poitiers, la Cour de cassation a
estimé, mardi 23 septembre, que le recours à la PMA à l’étranger,
par insémination artificielle avec donneur anonyme, « ne fait
pas obstacle à ce que l’épouse de la mère puisse adopter
l’enfant ainsi conçu ».
Dans deux avis, la Cour
de cassation écarte toute « fraude à la loi » : cet
argument avait été avancé pour refuser une adoption par le
tribunal de grande instance de Versailles, au printemps. En effet,
précise la cour, « en France, certes sous conditions, cette
pratique médicale est autorisée » : dès lors, elle a estimé
que « le fait que des femmes y aient eu recours à l’étranger
ne heurte aucun principe essentiel du droit français ».
La loi française
autorise-t-elle la PMA ?
La PMA est réservée en
France aux couples hétérosexuels infertiles. Mais aucune loi
n'interdit explicitement aux lesbiennes d'y avoir recours. Cependant
le Conseil constitutionnel a rappelé, dans son arrêt du 17 mai
2013, que la PMA n'est pas ouverte aux couples de femmes en France.
La Cour de cassation
devait donc trancher une question de droit dans la mesure où la loi
sur le mariage pour tous a ouvert le droit à l'adoption aux couples
de même sexe, sans se prononcer sur la question de la PMA.
Quelle est la pratique des
tribunaux ?
Le gouvernement n'a donné
aucune instruction d'application de la loi aux parquets. Selon une
étude commandée par la chancellerie, à la mi-juillet, sur 295
décisions référencées, 281 avaient accordé l'adoption, dont 254
adoptions plénières, par opposition à l'adoption simple plus
restrictive.
Pourquoi certaines adoptions
ont-elles été refusées ?
Le 30 avril, le tribunal
de grande instance (TGI) de Versailles a refusé une adoption en
estimant que « le procédé qui consiste à bénéficier d’une
assistance médicale à la procréation interdite en France, puis à
demander l’adoption de l’enfant, conçu conformément à la loi
étrangère mais en violation de la loi française, constitue une
fraude et interdit donc l’adoption de l’enfant illégalement
conçu ».
Il avait également fait
valoir qu'autoriser les adoptions au sein des couples de femmes
reviendrait à « établir une distinction avec les couples
homosexuels hommes, pour lesquels le recours à la gestation pour
autrui est pénalement répréhensible », ce qui porterait
atteinte au principe d'égalité devant la loi.
Pourquoi certaines adoptions
ont-elles été acceptées ?
Le TGI de Niort a par
exemple estimé « que le principe d'égalité [avec les couples
hétérosexuels] impose de traiter de la même façon des personnes
qui se trouvent dans la même situation et qu'il n'appartient pas au
tribunal de s'interroger sur le mode de conception de l'enfant, cette
interrogation n'étant pas formulée dans le cadre de l'adoption au
sein d'un couple de sexes différents ».
La décision de la Cour de
cassation va-t-elle s’imposer à tous les tribunaux ?
La décision de la Cour
de cassation est un avis consultatif, non contraignant, même s’il
devrait influencer très fortement les décisions à venir. Il est
mis à la disposition des juges pour remédier à la lenteur de la
formation d'une jurisprudence sur une question de droit nouvelle.
Elle vise à unifier l'interprétation du droit et à assurer la
prévention des contentieux et voies de recours.
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