Voici la vidéo étudiée en classe sur le thème de la réforme de l'orthographe:
Voici maintenant un article des "Décodeurs" tiré du journal "Le Monde".
Non, l’accent circonflexe ne va pas disparaître
«
La mort de l’accent circonflexe » ; « L’accent circonflexe va
disparaître à la rentrée » ; « Adieu circonflexe, la réforme de
l’orthographe va s’appliquer en septembre »: voilà quelques-uns
des titres qu’on pouvait lire, jeudi 4 février dans la presse. Une
nouvelle qui a immédiatement suscité commentaires et traits
d’humour sur les réseaux sociaux. Le syndicat étudiant UNI et
l’observatoire des programmes scolaires ont même publié un
communiqué rageur contre la ministre de l’éducation, Najat
Vallaud-Belkacem, qui « se croit autoriser [sic] à bouleverser les
règles de l’orthographe et de la langue française ». Mais
pourquoi ce soudain emballement ? Contacté, le ministère de
l’éducation nationale avoue ne pas comprendre : il n’a rien
annoncé.
Tout
a commencé avec un article publié par le site de TF1, mercredi 3
février, qui annonçait que « la réforme de l’orthographe votée
en 1990 sera [it] appliquée à la rentrée prochaine », sans
préciser sa source. En 1990, l’Académie française avait planché
sur une grande révision du français, afin d’en simplifier
l’apprentissage. Cette réforme proposait une série de
modifications : harmonisations lexicales (« charriot » avec deux «
r » pour être similaire à « charrette »), regroupement de noms
composés (« portemonnaie » plutôt que « porte-monnaie ») et
suppression de certains particularismes, dont l’accent circonflexe.
Cette
réforme, violemment combattue et qui avait suscité des débats
passionnés, n’avait pas de caractère obligatoire. Elle
constituait une série de suggestions. Et, si la plupart des
dictionnaires les proposent comme graphie alternative, dans
l’enseignement proprement dit, elle est restée lettre morte durant
un quart de siècle.
Une
réforme en place depuis… 2008
Alors
d’où vient la nouveauté ? En réalité, elle date de… 2008. A
cette date, un Bulletin officiel de l’éducation nationale venait
rappeler que « l’orthographe révisée est la référence ». Ce
que confirme par exemple le site de l’académie de Grenoble, qui
indique que « les programmes 2007 (…) imposent aux profs
d’enseigner l’orthographe révisée ».
Dans
la réforme des programmes intervenue fin 2015, on trouve la même
mention : « Les textes qui suivent appliquent les rectifications
orthographiques proposées par le Conseil supérieur de la langue
française, approuvées par l’Académie française et publiées par
le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.
» Mais elle évoque bien « les textes qui suivent », donc ceux qui
définissent les nouveaux cycles d’apprentissage.
Une
décision des éditeurs de manuels scolaires
Mais
alors, quelle est la nouveauté de 2016 ? « Cette fois, les éditeurs
de manuels scolaires ont décidé de tous appliquer la réforme à la
rentrée », explique-t-on au ministère. Jusqu’ici, en effet,
ceux-ci appliquaient ou non les réformes orthographiques, de manière
disparate.
La
réforme sera désormais appliquée dans les nouveaux manuels,
confirme-t-on chez deux éditeurs scolaires. Aux éditions Belin.
Sylvie Marcé, leur présidente, explique: « Ce n’est pas nouveau
que les manuels primaires intègrent cette orthographe. Certains le
faisaient déjà. Ce qui a probablement poussé beaucoup d’éditeurs
à sauter le pas cette année, c’est le fait que le ministère
lui-même a rappelé l’importance de l’orthographe et de la
langue, et a inscrit à l’intérieur des programmes que la
référence est celle de 1990. »
Mais
l’éditrice rappelle aussi que « l’Académie n’a jamais imposé
cette nouvelle orthographe, qui reste facultative », et qu’il
s’agit pour les éditeurs scolaires d’accompagner et de clarifier
ce changement. Dans les faits, les enseignants n’ont pas à
sanctionner un élève qui écrirait « à l’ancienne » avec des
circonflexes.
Non,
le circonflexe ne disparaît pas
Dernier
point : la réforme ne « tue » pas vraiment l’accent circonflexe.
En réalité, celui-ci serait facultatif sur les « i » et les « u
», mais demeurerait sur les « a » et « o ». En outre, il
resterait employé dans d’autres cas :
-
Au passé simple: nous suivîmes, nous voulûmes, nous aimâmes ; vous suivîtes, vous voulûtes, vous aimâtes…
-
À l’imparfait du subjonctif (troisième personne du singulier) : qu’il suivît, qu’il voulût, qu’il aimât…
-
Au plus-que-parfait du subjonctif : qu’il eût suivi, il eût voulu, qu’il eût aimé…
-
Lorsqu’il apporte une distinction de sens utile : dû, jeûne, mûr, sûr… Dès lors que l’enlever créerait une confusion de sens entre deux mots (« mûr » et « mur », par exemple).
Ajoutons
que l’Académie précisait déjà dans son document de 1990: «
Les personnes qui ont déjà la maîtrise de l’orthographe ancienne
pourront, naturellement, ne pas suivre cette nouvelle norme. »
Jeudi
matin, le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem a confirmé que « ces
règles sont une référence mais ne sauraient être imposées, les
deux orthographes sont donc justes. »
Samuel
Laurent
Responsable
des Décodeurs - Vérifications, contexte, données.
Pour terminer nous vous proposons un petit test pour voir si vous maîtrisez bien (ou si vous maitrisez bien) les nouvelles règles.
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